Etape 2 : Maripasula -> Papaïchton

Publié le par fifi et jérôme

Dimanche matin, 7h, on émerge. Nous avons logé Chez Richard, un quinqua qui a monté son carbet au bord du fleuve, où on y tend nos hamacs pour 10€. Reveil avec les coqs du voisinage, avec levée de soleil sur le Maroni...

 

C’est le début du commencement, notre objectif : trouver une pirogue pour nous rendre dans le village suivant, en aval du Maroni : Papaïchton.

 

Equipés de nos sac-à-dos de Boys Scouts, nous traversons Maripasula pour nous rendre au dégrade, dans l’espoir de trouver une pirogue. Sur le quai, en nous renseignant auprès des gens, nous apprenons rapidement qu’une pirogue de fret partira dans la matinée en direction de Papaïchton.

 

La pirogue en question est surinamienne. Elle transporte des barils de gasoil vides, jusqu’à Albina, ville du Suriname en face de St Laurent, à l’embouchure. Les barils sont amenés jusqu’à Maripasula dans le but de ravitailler les pirogues en carburant, en particulier celles des orpailleurs. Notre piroguier repart donc pour faire le plein. Et nous, on en profite. Pour 15€, environ une heure de voyage, nous nous rendons à Papaïchton, calés entre deux rangés de barils.

 

 

Cette seconde étape représente 1/20ème de la distance que nous avons à parcourir pour arriver à l’embouchure. Papaïchton compte environ 1600 habitants, en majorité Bonis. Les Bonis est une ethnie Noirs-marrons.

 

Aparté « Mé kes c’est dont les Noirs Marrons ? »

Les Noirs Marrons désignent en Guyane et au Surinam, les descendants des esclaves noirs qui se sont révoltés et enfuis des plantations avant l'abolition de l'esclavage. Ils furent amenés pour servir de main-d'œuvre dans les plantations de cannes à sucre et de café. Ils sont surtout originaires d'Afrique occidentale : Ghana, Bénin et Côte d'Ivoire. D'abord réfugiés en forêt profonde pour éviter d'être repris, ils se sont ensuite installés au bord des grands fleuves.

 

Ils parlent le Sranan-tongo ou Taki-Taki, mélange de langues africaines, de hollandais, d'anglais, d'espagnol, de portugais et d'hébreux. Tout pour plaire.

 

Les Bonis, dont la capitale est Papaïchton, est un des 6 groupes ethniques des Noirs Marrons.

 

Bon alors maintenant que vous êtes bien cultivés, je vais vous compter la suite de notre aventure.

 

Quoique non, j’ai une autre aparté :

 

 

Aparté « données INSEE & cie »

 

Papaïchton n’a pas l’eau courante, comme dans la plus part des villages que nous aurons visités. La vie est organisée autour du fleuve, où l’on se lave à la tombée de la nuit, où l’on fait lessive et vaisselle, histoire de prendre une bonne dose de mercure.

 

Très impliqué dans la politique européenne, le taux d’abstention lors des dernières élections de 2009 était de 91,6%, celui de 2004 : 95%... 

 

Coordonnées géographiques décimales

Latitude : 3.8
Longitude : -54.1667

 

Coordonnées géographiques sexagésimales

Latitude : 3° 48' 0'' Nord
Longitude : 54° 10' 0'' Ouest

 

Situé à 7295km de Paris, Papaïchton ne possède aucune rue goudronnée. En ce moment certaines sont en cours de betonnement (nouveau mot soumis à l’Académie Française).

 

 

 

Navette gratuite pour se rendre au Suriname, juste en face, histoire de faire des emplettes pas chères chez le Chinois

 

Dépaysement total. Que ce soit Papaïchton, Maripasula ou les autres villages, le paysage est inédit, et diffère complètement de celui du littoral, ou même de celui au bord de l’Oyapock, autre grand fleuve de Guyane, frontière avec le Brésil.

 

 

 

Cable electrique rompu ? Pas de problème : un noeud qui relie les deux bouts, un p'ti cube conducteur, et on envoit l'jus !

 

 

Deux événements majeurs se déroulaient en ce dimanche 16 août : la venue du « plus grand cirque du monde », et la diffusion sur écran géant (tout est relatif) de Mia et le Migou, dessin animé, plutôt destiné aux enfants….

 

Le plus grand cirque du monde est une association de St Laurent, qui à ce moment là remontait le fleuve pour donner des représentations. Le spectacle est gratuit, sur la place principale. Sans ménagerie, l’objectif est de faire participer les enfants. Humour, jongleries et acrobaties sont les éléments essentiels du spectacle. Malheureusement, jugés trop âgés, nous n’avons pas pu participer. Là, nous avons pris conscience que nous avons quitté l’enfance. C’est dur à encaisser.

 

 

On peut deviner Jérôme en arrière plan, sur un banc. Bob et tee-shirt bleu.

(pas d'autre commentaire pertinant en stock. Quoique si on peut aussi voir le Maroni à droite)

 

 

Pour mieux comprendre : le propriétaire démêle une chaîne qui relie l'homme au singe atèle, lui même relié au chien. L'homme promène le singe qui promène le chien. L'homme n'a donc plus besoin de promener son chien. Pas bête !

 

 

Notre journée fut donc constituée de la visite de Papaïchton, du cirque l’après midi, et de Mia et le Migou le soir, où s’intercalait entre ces activités épuisante des instants de repos sur un banc que nous avons sélectionné dès notre arrivée, à l’ombre, avec vue sur le Maroni.

 

N’ayant pas trouvé de carbet pour accrocher nos hamacs, nous avons dormis Chez Gabriel, dans une petite chambre. La nuit fut très chaude…

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article